Des tuniques de paysans dans des cotons finement rayés à la tenue irréprochable, des chemises à col officier, des chemisiers blancs victoriens, des pantalons de l’armée ou de travail, des mini-pulls ou des cols tricotés à la main, une robe tablier de peintre, une autre à bretelles qui se portait autrefois comme sous-vêtement, des broches, des chapeaux, quelques objets… Rentrer dans le nouvel antre d’Eva Velazquez, c’est faire tourner la machine à remonter le temps. Sentir les étoffes sur les portants, c’est toucher du bout des doigts une époque où la mode était conçue pour le confort et la durée, de génération en génération. Pour affronter la vie en plein air aussi. Les volumes oversized restent contemporains et la silhouette est plutôt masculine mais se détourne grâce à des accessoires tout doux (des manches en maille à enfiler sur des chemises). Par Isabelle Blandiaux
À l’origine de la marque Eva Velazquez, la passion commune que partagent Eva et son frère Hugo pour le vêtement. Tous les deux ont travaillé dans le secteur de la mode avant d’éprouver une sorte de saturation, de besoin d’interrompre le rythme accéléré de production/consommation et de revenir à l’essentiel. « Il y a environ 4 ans, nous avons commencé à chiner pour nous-mêmes lors de nos voyages en France, en Espagne, en Grande-Bretagne… C’est comme si un autre univers s’ouvrait à nous. Sur les marchés, les vieux vêtements utilitaires ou d’uniformes offrent une qualité de matières et de finitions qu’on ne trouve plus aujourd’hui. Nous avons beaucoup acheté, avec parfois le souci de ‘sauver’ des pièces chargées d’histoire de notre patrimoine. » Ces vêtements, Eva et Hugo les « restaurent » comme des oeuvres d’art dans leur 2e ligne Ancien Atelier ou les reproduisent dans des tissus ou draps d’antan, avec des boutons, des rubans, des accroches… d’époque, grâce aux mains en or de couturiers quasi à la retraite et de tricoteuses en Belgique (collection Passé Imparfait). La patine sur les étoffes naturelles et la production artisanale rendent les pièces intimes et personnelles, voire émouvantes. « Chacune est le fruit d’un coup de coeur, nous avons souvent du mal à nous en séparer. »
Nouvelle boutique : Eva Velazquez : 56, rue Franz Merjay – 1050 Bruxelles. www.evavelazquez.be
Eva et son frère Hugo Velazquez sont originaires de Barcelone. Eva a travaillé comme directrice de réseau pendant 8 ans pour Zadig et Voltaire à Bruxelles puis pendant 4 ans pour Bellerose. Hugo a étudié la mode aux Ateliers Lannaux, a travaillé pour Jean Paul Knott à Bruxelles et pour le label Jacquemus à Paris. Ils viennent de lancer leur marque Eva Velazquez et d’ouvrir leur boutique à Bruxelles.