Le cinéma belge peine souvent à être reconnu sur ses propres terres, à rencontrer le grand public. Véritable vitrine, les Magritte du cinéma contribuent à combler le fossé entre ces créations d’auteur et le box-office. Une raison de plus pour ne pas manquer la 6e édition de cette fête surréaliste du 7e art, ce samedi 6 février à 20 h en direct et en clair sur Be tv.
Par Isabelle Blandiaux

Pourquoi les Belges francophones ont-ils besoin de voir leurs artistes réussir en France ou ailleurs à l’étranger pour pouvoir ensuite les aimer, les ‘reconnaître’ ? Une fierté rentrée ? Un manque de confiance ? Et si le phénomène était en train de s’inverser ? L’an dernier, la Fédération Wallonie-Bruxelles a réalisé une étude montrant que 75% du public belge francophone connaît la cérémonie des Magritte et qu’une bonne moitié la suit par le biais des médias. La création cinématographique belge connaît par ailleurs un dynamisme sans précédent. Pour cette 6e édition des Magritte du cinéma présidée par l’actrice Marie Gillain et présentée pour la deuxième année consécutive par l’acteur et showman Charlie Dupont, pas moins de 87 films étaient éligibles -dont 18 d’initiative belge francophone. Un record puisque seulement 59 oeuvres étaient en lice lors de la première édition des Magritte en 2011. Autre preuve de la vigueur et du renouvellement du septième art en Belgique : quelque neuf premiers films ‘noir-jaune-rouge’ participent à la compétition, ce qui a amené l’Académie André Delvaux (composée de 800 professionnels du cinéma) à créer un prix spécifique pour cette catégorie cruciale pour l’avenir. Afin de saluer les coups de crayon magistraux qui animent notre pays de longue date, de Pic Pic André à Peyo, un prix du meilleur court métrage d’animation voit également le jour.

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En tête des nominations -pas moins de 10 dont le meilleur film et le meilleur réalisateur- de cette édition 2016, Le Tout Nouveau Testament de Jaco Van Dormael a relevé le défi en dépassant le million d’entrées en Belgique et en France. Le troisième meilleur résultat de l’histoire pour un film belge francophone après… Le Huitième Jour du même Jaco Van Dormael et le cultissime C’est arrivé près de chez vous de Rémy Belvaux, Benoît Poelvoorde et André Bonzel. Le Tout Nouveau Testament met en scène Dieu himself, ignoble personnage habitant à Bruxelles et campé par le très populaire Benoît Poelvoorde.

Tous les chats sont gris, premier film sensible sur la quête de père et l’adolescence de Savina Dellicour, part aussi avec les faveurs du jury, puisque ce long-métrage compte quelque 9 nominations : meilleur film, meilleur premier film, meilleur réalisateur, meilleur acteur (Bouli Lanners), meilleurs actrice dans un second rôle (Anne Coesens), meilleur espoir féminin (Manon Capelle), meilleur décor, meilleurs costumes, meilleur montage.

Alleluia de Fabrice Du Welz, Je suis mort mais j’ai des amis de Guillaume et Stéphane Malandrin, Préjudice d’Antoine Cuypers et Melody de Bernard Bellefroid comptabilisent quant à eux respectivement 8, 7, 6 et 4 nominations. Pour le prix de la meilleure actrice, concourent Veerle Baetens (Un début prometteur), Annie Cordy (Les Souvenirs), Christelle Cornil (Jacques a vu) et Yolande Moreau (Le voyage en Chine). Quant au meilleur acteur, il sera choisi parmi Bouli Lanners (Tous les chats sont gris), François Damiens (La famille Bélier), Jérémie Renier (Ni le ciel ni la terre) et Wim Willaert (Je suis mort mais j’ai des amis).

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