Je suis directeur commercial dans une agence média. Je gère une équipe de 10 personnes et un portefeuille d’environ 80 clients.

Alexis Picard, directeur commercial de l’agence MEC

Tous ces gens sont en contact permanent avec moi. Il y a énormément d’interactivité surtout par email. Je n’aime pas les contacts en surface, je suis plutôt pour le contact humain, physique ou par téléphone, mais je vis avec mon temps et donc avec le web. J’ai un magnifique petit appareil mobile dans les poches qui reçoit tous mes emails, soit plus de 200 par jour. Or, une des particularités du monde de la communication et des médias, c’est que peu importe que vous soyez présent ou pas, la terre continue de tourner et tout est urgent. On y considère comme normal de répondre à ses mails au-delà de 22h30 ou le week-end. C’est une habitude du secteur. Je ne m’en plains pas, c’est un phénomène avec lequel je vis bien. Et j’ai une responsabilité humaine par rapport à mon équipe. Pour moi, un bon manager est au service de ses employés et non l’inverse. 

Une question qui reste sans réponse peut engendrer un problème, contrairement à celle à laquelle on répond. Je préfère investir du temps dans la construction de quelque chose de positif plutôt que de le dépenser dans la résolution de problèmes. C’est la différence entre investir et dépenser. La construction de la solution démarre avant même que le problème n’apparaisse. Et comme la technologie permet d’être connecté en permanence, je préfère passer 10 à 30 minutes par jour dans un climat serein à répondre à des questions plutôt que passer deux heures par semaine dans un climat tendu à régler des problèmes. Du coup, en vacances, j’emporte toujours mon ordinateur et comme je suis un lève-tôt par rapport à ma femme et mes enfants, je profite de la terrasse, d’un bon café et de la tranquillité pour gérer mes mails. Pendant 10 à 30 minutes, je regarde tranquillement le soleil se lever et j’évacue à l’avance les problèmes qui pourraient émerger. L’avantage c’est que quand je rentre de vacances, j’ai géré tout ce qui devait être fait, rien n’est en suspens. Comme mon boulot est un boulot à court terme, qui nécessite des réponses rapides, si je laisse passer deux semaines sans être connecté, c’est ingérable car j’aurai reçu entretemps un nombre de mails incroyable vu que le monde ne s’arrête pas de tourner. Néanmoins, je n’ai pas le sentiment d’être esclave de mon travail. Quand je joue au golf, quand j’ai envie de déconnecter, je le fais, je ne suis pas drogué. Rien n’interfère sur les moments que je passe en famille ou sur le temps que je consacre à jouer avec mes enfants. Je fais des choix conscients et mon équipe sait qu’en cas de besoin, elle peut toujours compter sur moi. Pour moi, cela fait partie de la
dynamique professionnelle

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