L’argent et le romantisme : à première vue, ces deux notions sont diamétralement opposées. Quand on a enfin retrouvé le bonheur, on n’a pas envie de parler de comptes, de frais communs et encore moins d’héritage.

Par Maaike Goyens, médiatrice familiale

« Pourtant, il est fréquent que des personnes qui ont connu un divorce aient davantage d’expérience sur le plan financier et souhaitent elles-mêmes prendre de bons accords sur ce plan », observe Maaike Goyens, médiatrice familiale. « C’est une forme de saine méfiance. Car qu’on le veuille ou non, même si on est parfaitement heureux dans la famille recomposée, et en dépit du romantisme : une nouvelle rupture n’est jamais exclue. C’est pourquoi je conseille toujours de prendre des accords sur les questions d’argent et, surtout, de les mettre sur papier. Concernant le remboursement de la maison dans laquelle vous allez vivre, par exemple, mais aussi sur les frais qui seront partagés et ceux qui seront pris en charge individuellement par l’un ou par l’autre. Mieux vaut d’ailleurs fixer ces accords d’entrée de jeu, avant d’entamer la cohabitation. Le fait de repousser ce genre de décision devant soi risque de créer à l’avenir des situations d’incertitude. »

Vaut-il mieux conserver un compte en banque personnel ou est-il plus simple de partager tous les frais ? « Il est toujours bon de conserver un compte propre avec du capital personnel », estime Goyens. « Même dans les ménages «ordinaires», cette approche est préférable. Dans les familles recomposées, il y a des enfants qui ne sont pas communs aux deux et qui représentent aussi une certaine responsabilité financière. Bien entendu, il est pratique de disposer d’un compte commun pour financer certains coûts comme le remboursement d’un emprunt et les frais quotidiens du ménage. Mais même là : convenez par avance quels frais vous allez partager et quelle partie de votre salaire vous revient personnellement. Enfin, il est bon de veiller à ce que, même sans votre partenaire, vous gardiez une certaine autonomie financière. »

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La présence des enfants dans une famille recomposée peut créer des tensions, y compris lorsqu’il s’agit d’argent. « On se pose alors des questions du genre : vais-je investir dans l’enfant de mon partenaire ? Et qu’en est-il de l’héritage ? Quelles sont les obligations financières qui accompagnent la cohabitation ou le mariage, et quels sont les droits à cet égard ? Ce sont des questions complexes et mieux vaut bien s’informer. Ainsi, il existe de grandes différences entre la cohabitation de fait ou légale et le mariage. Les conséquences des différentes formules sont importantes, y compris pour les enfants », poursuit Maaike Goyens. « Pour éviter toute mauvaise surprise et pour ne pas risquer de défavoriser ses propres enfants, il est toujours bon de consulter un notaire ou un médiateur juridique car l’ignorance des gens est toujours très grande en la matière. »

Mais même dans la vie quotidienne, il vaut mieux s’entendre sur le plan financier lorsqu’il s’agit des enfants. « Votre enfant était peut-être habitué à recevoir pour la Saint Nicolas des cadeaux plus coûteux que l’enfant de votre partenaire, ou peut-être recevait-il davantage d’argent de poche. Dans une famille recomposée, il est recommandé de mettre le plus possible les enfants sur un pied d’égalité, y compris sur le plan financier. Actuellement, les enfants connaissent fort bien la valeur des choses et un traitement inégal risque de créer des tensions. Adoptez aussi une communication transparente et parlez d’argent avec vos propres enfants et vos beaux-enfants dès qu’ils en ont l’âge. »

Vous avez encore des questions sur l’aspect financier d’une famille recomposée ? Infos complémentaires sur www.maaikegoyens.be ou via contact@maaikegoyens.be