Mars et Vénus, fruits de la nature ET de la culture. 

mars et venus

Par Armand Lequeux

Les différences entre Mars et Vénus, le masculin et le féminin, qui sont trop grossièrement le plus souvent caricaturées dans les ouvrages de vulgarisation s’avèrent-elles relever de la culture ou de la nature ?

Il est assez évident que la famille, l’école, les pairs, les médias et la société tout entière conjuguent leurs efforts pour forger des identités masculines et féminines bien différenciées. Dans cette perspective constructiviste/culturaliste, les injonctions sociales seraient plus puissantes que nos sécrétions hormonales. La perspective essentialiste/naturaliste considère par contre que l’empreinte du genre/sexe est d’abord d’ordre biologique et s’impose d’emblée à chaque être humain.

Est-il possible de réconcilier les deux camps ? Observons donc nos biographies sexuelles. En acceptant d’être quelque peu caricatural, on pourrait comparer les hommes au beaujolais nouveau. Leur sexualité explose dès l’adolescence, mais elle ne vieillit pas toujours dans les conditions optimales. Ils sont impatients. Plus gourmands que gourmets. Plus cigales que fourmis, ils peuvent connaître des printemps fougueux et de tristes hivers. Leur impulsivité (origine hormonale et/ou psycho-sociale ?) provoque chez près d’un tiers d’entre eux des difficultés plus ou moins transitoires à maîtriser leur éjaculation. En vieillissant, ils sont confrontés aux dysfonctions érectiles (inéluctable déclin ou prix à payer pour un mode de vie inadéquat ?) qui sont, on le sait, la cause principale de l’arrêt des relations sexuelles dans un couple d’âge mûr.

Les femmes par contre seraient des bordeaux grands crus qui n’expriment toute leur valeur qu’après quelques années… Les premiers rapports sexuels complets leur apportent rarement la jouissance attendue. Alors que l’excitation clitoridienne est souvent précoce, l’érotisation vaginale peut être lente à se mettre en place (dispositions anatomiques et/ou rôle de l’éducation ?). Il mûrit à son heure ce jeu, à la fois fantasmé et incarné, entre passivité et activité, entre prendre et être prise… Les aléas de la physiologie féminine (maladies gynécologiques, grossesses, ménopause) sont a priori transitoires et, bien gérés, ils ne sonnent pas le glas de la fonction sexuelle, mais, au contraire, peuvent être l’occasion de renouveler le rapport au corps, au désir et à la jouissance. Les femmes sont sans doute plus nombreuses que leurs compagnons à évoluer depuis la sexualité du corps-objet (le corps qu’on a) vers la sexualité du corps-sujet (le corps qu’on est). Celle-ci n’a plus rien à voir alors ni avec l’obsession de la performance ni avec les canons de l’esthétique. Décidément, le sexe fort n’est pas celui qu’on croit !

Est-ce inné ou acquis ? Donné ou construit ? Il n’est peut-être pas nécessaire de répondre, mais bien de nous entraîner à nous percevoir comme fruits de la culture et de la nature, indissociablement. Nous sommes à la fois les architectes et les murs de notre maison !

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