Un homme et une femme que tout sépare mais dont l’amour est bien plus fort : un thème qui n’est pas inconnu au cinéma. Mais lorsque l’histoire se déroule dans l’Europe d’après-guerre, cela prend une toute autre tournure… Dans son nouveau film « Cold War », Pawel Pawlikowski nous fait revivre la Pologne stalinienne et le Paris Bohême à travers une idylle déchirante.
L’Amour se mêle à l’Histoire
« Cold War » va plus loin qu’une histoire d’amour. Elle depeint l’Histoire de Wiktor et Zula qui se rencontrent dans la Pologne détruite d’après-guerre où le communisme fait rage. Nous sommes en pleine guerre froide. Si le film s’orchestre autour de la romance et la politique, il a aussi cette volonté de raconter une époque avec une perspective actuelle.
Le film est un hommage aux parents du réalisateur, qui a donné leurs prénoms aux personnages principaux. « Incompatibilité de tempérament, impossibilité de vivre ensemble malgré un désir fou d’y arriver, souffrance de la séparation, difficulté de vivre en exil, appartenance à des cultures différentes, difficulté de la vie sous un régime totalitariste, difficulté de se comporter correctement malgré la tentation de se rebeller ». Au final, comme le dit le réalisateur : « l’histoire du film est largement inspirée par l’amour compliqué et perturbé » de ses parents.
La musique prend également une place importante dans « Cold War ». D’une part parce que Wiktor et Zula sont tous deux dans le métier (lui est musicien, elle chanteuse), d’autre part pour ajouter une ambiance très réaliste au film. La bande originale nous fait voyager de Varsovie à Berlin en passant par la Yougoslavie et Paris.
Noir sur blanc
Autre particularité, le film est en noir et blanc : « Je ne voulais pas me répéter. Mais quand j’ai regardé les options de couleurs. La Pologne n’était pas saturée de couleurs comme l’Amérique des années 50. La couleur de la Pologne était indescriptible, une sorte de gris/marron/vert. Et ce n’était pas une question de cinématographie, mais de la vie elle-même. La Pologne était détruite, les villes étaient en ruine, il n’y avait pas d’électricité dans les campagnes. Les gens portaient des vêtements sombres et gris. Montrer ça en couleurs aurait donné un effet carrément faux. Et je voulais que le film soit vivant, réel (…) »
Sans aucun doute, « Cold War » est un film aussi réaliste qu’émouvant. A découvrir dès le 31 octobre au cinéma.
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Cet article a été réalisé en étroite collaboration avec Cinéart.
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