Les fards déploient leurs textures métalliques ou iridescentes pour enluminer le visage de précieux accents et éclairer le regard en réfléchissant la lumière artificielle. Conseils de pros pour faire scintiller les longues nuits de fête hivernales.
Coordonné par Isabelle Blandiaux
Comme un besoin d’évacuer les tensions, de rester léger malgré les temps troubles de transition que nous traversons, de célébrer la vie et le bonheur d’être ensemble. C’est un peu tout cela que dit de notre époque la tendance métallique, comme le retour flamboyant de la couleur assumée qui détrône quelque peu le nude ou make-up avec effet ‘no make-up’. Selon sa carnation et sa personnalité, on peut oser le rouge aux yeux et les lèvres pailletées ou métallisées. Voire un trait de liner graphique, ou théâtral, pour changer de peau pour un soir et révéler un personnage comme une sublimation de soi.
Regard-miroir
Make-up artist Dior Belgique depuis 16 ans, Vasko Todorof a réalisé un programme de tutoriels avec Planet Parfum pour cette fin d’année. Il détaille : « Les textures métalliques permettent de créer des effets de lumière intéressants, tout spécialement en soirée. Je conseille d’appliquer sur la paupière mobile une ombre crémeuse puis, quand elle est sèche, d’ajouter au-dessus une texture poudre métallisée. Cela donne des reflets tridimensionnels et pare l’oeil d’un halo lumineux. On combine ce make-up avec un eyeliner idéalement. Si on le souhaite classique, on l’applique au ras des cils, avec une petite pointe qui remonte légèrement à l’extérieur et imite un cil en plus. Mais la mode est au graphique, à réaliser éventuellement avec des pochoirs disponibles dans le commerce. »
Pour intensifier le regard, restructurer son visage et même lui apporter un bon coup de lift, un peu de poudre ton sur ton dans les sourcils fait la différence. « Je n’adore pas maquiller les sourcils en forme de virgule marquée, comme le veut une tendance très orientale qui transforme complètement le look. Mais travailler le sourcil de façon subtile est important pour le make-up global. Cela ouvre l’oeil. Et pour celles qui ont épilé leurs sourcils quand elles étaient jeunes, au point que les poils ne repoussent plus, cela permet d’épaissir le trait. »
Sur le même sujet, Mathieu de Mayer, make-up artist, préconise de « mélanger deux ombres métalliques pour créer du relief et des reflets ». « L’idéal est de choisir une couleur complémentaire par rapport au coloris de son iris : le violine ou le bordeaux pour les yeux verts, une nuance légèrement orangée pour les yeux bleus et toutes les couleurs pour les iris marron, sauf le marron. Opter pour la même tonalité que son iris fait disparaître celui-ci dans le maquillage, le rend terne. On peut ajouter des paillettes sur la paupière mobile ou dans le creux de l’oeil, pour un effet illuminateur. On n’oubliera pas de bien déterminer le regard avec du crayon foncé sur la base des cils par la suite ». « Si on veut réduire la taille de l’oeil, on applique ce crayon sur le ‘waterline’, le bord intérieur de la paupière. »
Bouche sur mesure
Quid du métal sur les lèvres, comme le proposent de nombreuses marques ? « Tout dépend de la personne et de la carnation, reprend Vasko. Avec les peaux plus claires, une bouche foncée peu bien donner, tandis qu’une carnation foncée s’accommodera mieux d’une couleur brillante, mais cela varie chez chacune. » Mathieu, de son côté, souligne l’importance de trouver le bon rouge : plutôt bleuté si on est dans une harmonie de tons froids et plutôt doré ou orangé si le teint et la couleur des cheveux sont dans des tonalités chaudes. »
Techniques de photo
À l’heure du selfie et de l’image digitale omniprésente, les anciennes techniques de maquillage professionnelles sont passées dans le grand public, formé en permanence grâce aux multiples tutoriels sur le web. « Le contouring (creuser le visage avec du foncé) et le strobing (illuminer les parties saillantes avec du clair : dessus des pommettes, arc de cupidon, arc sous les sourcils) datent des années 50, du cinéma américain en noir et blanc, à une époque où il fallait faire ressortir certains points du visage », rappelle Vasko Todorof, make-up artist Dior. « Nous apprenons ces techniques dans les écoles de maquillage pour le cinéma ou la photographie pro. Le grand public se l’est appropriée quand la photo est devenue quelque chose de quotidien et de constant dans la vie des gens. Et ces tendances ont été adaptées au make-up journalier. Il y a trente ans, personne n’utilisait cela au quotidien, à part quelques stars. »
Autre technique que Vasko utilise régulièrement pour les photos, le baking permet de prolonger la tenue du fond de teint. Lorsque ce dernier est posé, ainsi que l’anticerne, il s’agit de mettre beaucoup de poudre libre translucide sur un pinceau humide et de la déposer en dessous des yeux, en formant un triangle dont la pointe est orientée vers le bas. Après 5 minutes de pause, on enlève le surplus avec un pinceau propre.
Less is more
Leitmotiv pour le maquillage du teint dans la vie réelle : la subtilité. Et, pas de miracle, ce qui compte vraiment, selon le make-up artist Mathieu de Mayer, « c’est d’avoir une bonne peau bien préparée ». « Plus on travaille son épiderme avant, moins on devra appliquer de matière après. L’objectif, c’est d’en mettre le moins possible, qu’il soit imperceptible. » Le nettoyage n’est pas réservé à la fin de la journée. « On conseille de rafraîchir son visage le matin aussi. Mon coup de coeur va à la gamme de démaquillants Close, naturels, accessibles et non testés sur les animaux. Si on a une peau sèche, on utilise le lait et si on a un peau mixte/grasse, on enchaîne avec le gel micellaire. On termine avec le tonique puis le soin pour éviter que la peau soit à nu. Le gommage s’effectue de préférence la veille au soir, ou alors le matin même, mais on le fait suivre alors du tonique et du soin. Des masques, sérums et autres boosters d’éclat sont également d’une grande efficacité. »
Pour le maquillage, un simple correcteur de teint suffit, à appliquer sur les zones à uniformiser, égaliser. « On peut utiliser d’abord un enlumineur sur tout le visage (toutes les marques en ont sorti) et puis ajouter un tout petit peu de concealer sur le pinceau, pour corriger les zones rouges, les cernes, le contour de la bouche pour qu’il soit plus net. Après, on travaille la lumière et l’ombre avec une poudre. On peut utiliser aussi des matières aqueuses, un fard à joues gras. C’est important de bien poudrer à la fin avec une teinte translucide universelle puis de diffuser une très fine bruine de tonique pour fixer. Un teint léger permet d’autant plus d’accentuer les yeux, sinon le make-up global paraît vite lourd. »
Pourvu que ça brille
Palette 5 Couleurs Precious Rocks de Dior. 857 Ruby. 63,84€ (en édition limitée).
Lipsticks Artistic Metallic Matte de Make Up For Ever. 20,90€ (chez Planet Parfum).
Le Prisme Libre N°5 Satin Blanc de Givenchy. 51€ (dans une sélection de points de vente Ici Paris XL).
Gold Light Topcoat de Guerlain. De l’or sur le bout des cils ou dans le coin des yeux. 29€ (en édition limitée dans une sélection de points de vente).
Teint compact haute tenue Everlasting N°112 Amber de Clarins. A glisser dans son sac pour matifier et dissimuler les taches et rougeurs. 45,50€.
Strobe Dome Pink de Sleek MakeUp. Pour illuminer le haut des pommettes. 8,99€ (en édition limitée chez Di).
Rouge Allure N°4 – Collection Libre Numéros Rouges – de Chanel. 38€ (en édition limitée).