“Le bonheur est dans l’incessante marche.” (Jean Sulivan)

« Ce matin, la stupeur ! La petite aiguille de son horloge avait disparu. Au début il croyait terminer son rêve, c’était toujours bien la réalité du jour… L’heure ne comptait plus. Il se sentit tout d’un coup moins vieux. Enfin sans âge. Au début, cela le faisait rire, puis ce fut le fou rire.

Par Diane Drory, psychologue et psychanalyste.

Il se rendait compte à quel point une boîte qui faisait tic tac pouvait prendre tant de place dans une vie. Ce matin-là plus rien ne réglait les habitudes de ses gestes. L’habitude avait disparu avec l’aiguille. Ses gestes lui appartenaient désormais. Quand on lui demandait l’heure, il disait: ‘Vous savez, cela change tout le temps. L’aiguille est sans doute dans le tournant, je crois qu’il est l’heure d’être bien’. »

Au détour d’un hasard, ce petit texte a croisé ma route, me renvoyant un relent de connu, un vent de vacances. Voilà que saute à ma mémoire le délicieux souvenir du premier jour des grandes vacances. « Enfin ne plus devoir affronter la butée de l’horaire scolaire… »

Le temps de « vacance » est un temps idéal pour inscrire dans notre corps un maximum de déterminants positifs. Tels que l’exercice physique, le rire, la relaxation, une nourriture équilibrée, l’air pur, etc. Ces bienfaits nous libèrent de la prison du « faire » dans laquelle nous nous perdons et finissons par oublier d’être.

Grâce aux pousses nouvelles surgies du printemps, ces mois de congé forgent chaque été un paysage nouveau dans une ère nouvelle, car les années se suivent sans se ressembler. En ce qui me concerne, j’ai décidé de me laisser submerger de calme et d’apaisement. Que se passe-t-il quand il n’arrive rien ? Quand on arrête de tout organiser, d’occuper le temps en remplissant les minutes, voire les secondes ?

Attente et silence font advenir les événements et nous font avancer. L’attente vigilante ouvre à l’inattendu. L’impromptu apporte du renouvellement, un changement de perspective.

Marcher donne de la Vie. Marcher, c’est avancer, c’est voir plus loin dans le paysage. Marcher, c’est l’itinéraire de l’homme qui s’accomplit et tire du présent des lumières pour demain. Aller de l’avant est l’antidote du désenchantement. « Plus à craindre que le désespoir, le désenchantement est une maladie des artères de l’intelligence qui peu à peu s’obstruent, ne laissent plus passer la lumière. »(Christian Bobin)

Les vacances, qu’elles soient faites de voyages lointains ou de voyages intérieurs, offrent la possibilité de cheminer le long de nos croyances, ces habitudes  physiques et mentales procédant souvent du réflexe. Il n’est guère aisé, de nos jours, de résister au bloc des pensées uniques, qui énoncent non seulement ce qui est juste mais ce qui est « bien ».

Ne craignons pas d’affronter les changements, de soutenir le renouvellement, de renverser les paradigmes. De dénoncer l’orgueil humain faisant croire que l’humanité est omnipotente et invincible. Il est tellement plus facile de se laisser séduire par la culture commerciale qui nous berce dans la pensée positive, cette obsession irrationnelle qui nous dicte que l’enjeu primordial est le bien-être tandis que le monde brûle… Réenchantons le monde en marchant main dans la main avec l’humanité et l’environnement.

Quand l’aurore s’annonce nuit sombre, nos cœurs se doivent de diffuser leur lumière.

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