Je suis en couple depuis 3 ans et mes parents commencent à s’impatienter pour avoir des petits-enfants.

Problème, car je ne veux pas d’enfants. Cette attitude les désespère, ils ne trouvent pas cela normal. Mon compagnon respecte mon choix mais je me demande si, à la longue, il ne va pas le regretter. Bref, j’impose à tous un choix.Marine, 31 ans

Par Vanessa Greindl, psychanalyste

Chère Marine, feriez-vous des enfants pour que vos parents soient contents ? En vous lisant, je repense à cette phrase de Sigmund Freud qui, perdant sa mère à un âge assez avancé, confie combien il se sent libre, ne fût-ce que de mourir, pour ne pas imposer la perte de son fils à celle qui lui donna le jour… « Ne pas imposer… une perte…» Comme vous le voyez, se dégager du pouvoir de ses parents, ou, pour le dire autrement, renoncer à travailler à leur bonheur, n’est pas une mince affaire, même pour l’inventeur de la psychanalyse. Pourtant, une vie libre et fidèle à soi-même ne suppose-t-elle pas une telle autonomie psychique ?

Vos parents souhaitent des petits-enfants et doivent faire avec votre désir actuel de ne pas en avoir. Comme nous tous sur cette terre, ils feront avec cet espace, entre ce qu’ils désirent et ce qui est. De votre côté, par ailleurs, assumer un choix qui vous est propre semble vous poser problème et vous bousculer. Si votre difficulté, comme l’atteste notamment ce témoignage freudien, est universelle, elle pose question.

Voyez-vous, Marine, tout enfant, ou le plus grand nombre du moins souhaitent au tout début de leur vie faire sourire leurs parents, les rendre heureux, les soigner parfois, les apaiser aussi, les compléter souvent… Chez combien d’entre eux, c’est invisible à l’œil nu, car ils s’opposent, manifestent et réclament. Chez bon nombre également, cette tentative se perd avec le temps, la croissance psychique, la bienveillance parentale aussi leur permettant d’être eux-mêmes, et non l’enfant rêvé de leurs parents. C’est ce qui autorisera une certaine majorité, en grandissant, de devenir sujet de sa vie plutôt qu’objet, et de la vie, et de l’autre, plutôt que celui qui se range là ou quiconque l’attend, comme vous le feriez si vous vous mettiez à faire des enfants non pas comme future maman… mais comme une enfant courant derrière le bonheur de ses parents.

Alors, Marine, si votre question d’avoir – ou non – un jour des enfants reste au travail pour vous, je vous souhaite d’agir le jour venu,  non pas comme objet – ou non objet – du désir de vos parents, mais bien comme sujet de vos propres choix.

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