Impossible n’existe pas

Libérez votre créativité, c’est ce à quoi nous convie le dossier de ce numéro. Mais comment faire émerger l’artiste qui sommeille en chacun de nous si  notre potentiel est cadenassé ou asphyxié par des pensées telles que « Je n’y arriverai jamais », « Je suis nul/le », « Je ne suis pas capable de créer quelque chose d’original »,… Depuis notre plus jeune âge, nous accumulons des expériences bien ou mal vécues que nous généralisons en des vérités figées appelées croyances.

Par Christiane Thiry, rédactrice en chef

Ces croyances sont souvent accompagnées d’un quantificateur comme : toujours, jamais, partout, nulle part, tout le monde, personne : « il pleut toujours dans ce pays», « un garçon ne pleure jamais » ou bien d’opérateurs comme « il faut, je dois, je devrais, il faudrait,… ».  Certaines croyances sont positives, ouvrent et renforcent : « Je peux changer de vie tous les jours », « Je me sortirai de tout », « Je suis capable d’atteindre les objectifs que je m’assigne», « J’ai le droit d’être heureux/se »,… D’autres limitent et ferment : « Je ne serai jamais capable », « Tout le monde m’en veut », « Je suis inintéressante ». Les croyances se transmettent aussi en dehors de toute expérience, véhiculées par les parents, les enseignants, les éducateurs… Les injonctions parentales que l’on nomme en Analyse Transactionnelle les cinq petites voix du passé ou les drivers, forment la trame basique de ces croyances relationnelles. « Sois parfait, fais plaisir, sois fort, fais vite, essaie encore plus fort », sont les petites voix que nous avons intériorisées, qui peuvent être utiles dans certaines situations – essayer encore peut nous aider à dépasser un échec, être fort peut nous donner persévérance et sang-froid pour affronter une situation de stress,… mais peuvent aussi nous freiner. Par exemple, à force de vouloir faire plaisir à tout le monde, nous risquons de ne plus oser dire non ou exprimer nos besoins.

La bonne nouvelle, c’est que ces croyances qui nous limitent, qui sont, vraies pour nous et filtrées par nous, nous pouvons les recadrer ou nous en débarrasser pour retrouver notre plein pouvoir créatif. C’est ce que j’ai expérimenté lors d’une journée d’atelier organisée par la thérapeute Valentine de Jonghe pour démanteler les croyances négatives qui nous empêchent d’être nous-même. J’ai pris le temps d’identifier cinq croyances qui me cadenassent : Comment devrais-je être ? Que devrais-je faire ?  Qu’est-ce qui devrait changer ? Quelles sont les phrases que je commence par « je dois », « il faut » ? Je les ai écrites et exprimées à une autre participante. Puis j’ai imaginé ce que serait ma vie sans ces cinq croyances.  Sans l’injonction que je me donne sans cesse d’être parfaite, ma vie serait moins dense, je serais moins exigeante, plus détendue et moins stressée, plus disponible pour mes proches et je me lancerais plus vite dans de nouvelles activités. Sans mon « sois forte », je demanderais plus facilement de l’aide, j’exprimerais ma fragilité, mes craintes et mes doutes, m’autoriserais plus de douceur tant envers moi qu’envers les autres,…

Et vous, si vous preniez le temps d’identifier trois petites voix ou trois croyances qui vous limitent et d’imaginer votre vie sans elles ? Ou, selon les principes de la méthode Coué, d’imaginer une affirmation positive qui les contrecarre, de remplacer « Je ne me sens pas capable » par « Je vais réussir » ou « J’ai confiance dans mes capacités », ou encore « Ça va bien se passer » ; « Je dois être parfait » par « Je m’aime tel que je suis et me concentre sur mes qualités » ; « Je manque toujours de confiance en moi » par « J’ai la force de faire de mes rêves une réalité ». Choisissez-en une, mémorisez-la et répétez-la plusieurs fois par jour. Pour ouvrir en vous tout le champ des possibles.

Nous n’avons pas besoin de talent particulier pour nous engager dans une vie créative, mais de développer notre capacité d’imagination sans nous laisser asphyxier par des pensées négatives ou sabotantes. Nous avons besoin d’un espace de liberté où rien n’est impossible parce que nous nous sentons exister de plein droit.

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