L’épure tribale selon Akaso

 

 

 

 

 

En attente de l’adoption de ses deux filles, Philippe Vertriest a éprouvé le besoin de se rapprocher de leur culture éthiopienne. « Un livre sur le body painting traité de manière contemporaine a retenu mon attention. Cela faisait 20 ans que j’évoluais dans le monde de la mode, j’ai eu envie d’écrire ma propre histoire et de transmettre un message différent sur l’Afrique », explique le fondateur d’Akaso (version phonétique de ‘a caso’ en italien, qui signifie ‘par hasard’ puisque la marque est née de rencontres et d’inspirations accidentelles).

Par Isabelle Blandiaux

Objectif : intégrer les protagonistes de cet art de la peinture sur corps au processus de création des imprimés. « Entrer en contact avec les tribus n’était pas évident. J’ai travaillé avec un anthropologue éthiopien et en 2014, nous avons fait notre premier voyage là-bas. Nous avons présenté notre projet au gouvernement éthiopien, à la province, la commune, et enfin à la tribu Kara qui a la forme de body painting la plus pure, la plus abstraite. » Pour l’aspect stylistique, le professionnel de la mode a recruté Michael Marson et Sandrina Fasoli, fondateurs de la regrettée marque Sandrina Fasoli. Aujourd’hui, Sandrina a quitté l’aventure d’Akaso dont elle a participé à créer l’identité, mais Michael raconte : « Nous avons mis en place des workshops pour communiquer avec les membres de la tribu lors de notre séjour sur place. Une expérience humaine très enrichissante et touchante. C’est ce qui nous a séduits dans ce projet : la façon éthique de procéder en créant une collaboration durable et équitable, une relation de confiance. » Résultat de ces échanges et sessions créatives, une 3e collection de tops et de maille avec des croquis naïfs inspirés par le thème de l’amour et l’amitié mais aussi des bandes comme tracées avec les doigts sur le tissu. « Les dessins sont beaucoup plus forts quand ils sont repris tels quels, bruts, plutôt qu’intégrés de manière graphique. On ne veut pas que le lien avec l’Afrique soit flagrant, mais on souhaite qu’on sente subtilement l’esprit tribal. Le côté tactile est aussi très important à nos yeux », reprend Philippe. D’où du Tencel hyper doux pour les T-shirts, du modal pour les sweats, un mélange de fibres naturelles pour la maille, le tout étant fabriqué au Portugal. Quant à la coupe, elle se veut féminine et simple, pour mieux mettre l’imprimé en avant. Par la suite, Akaso envisage d’élargir son approche en collaborant avec des artistes contemporains d’autres pays d’Afrique.

www.akaso.eu

Philippe Vertriest (à l’arrière-plan) a été directeur commercial, puis directeur du développement de produits chez Kipling pendant 7 ans, puis directeur du style pour
les marques du groupe Van de Velde (lingerie) jusque fin 2014. Il a lancé Akaso en décembre 2015. Cofondateur de feu la marque Sandrina Fasoli, styliste, art director,
Michael Marson a créé le magazine visuel bisannuel Behind the Blinds. Il dessine la collection Akaso.

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