Descendre ou rebondir?

Vous êtes confrontés à de la lassitude ? C’est un signal à écouter…L’envie d’aller de l’avant, de semer des projets, de faire du sport, de sourire, d’aller à la rencontre des autres, d’innover, de profiter des choses simples, de vous sentir en paix,…sont autant de leviers qui activent la motivation.Au contraire, l’ennui devient aussi un mal du siècle, là où le sens s’effrite, le « bore out » s’installe.

Par Anne-France Wéry, coach, experte en relations humaines et leadership.
www. Pre-Face.be.

Il fait mal ce sentiment d’être inutile, de ne rien faire. C’est un mal psychique qui peut donner la sensation d’une descente aux enfers. Depuis 20 ans, j’accompagne les personnes, les équipes, les organisations à vivre dans l’Hedo-Performance® : « Je fais bien mon travail quand mon travail me fait du bien » « Je suis bien dans ma vie quand ma vie me fait du bien. » Loin de décréter le bonheur, je m’aperçois que le besoin de sens et de cohérence sont la véritable quête de ces dernières années. Sandrine, 35 ans, brillante, enthousiaste, ouverte pousse la porte de mon cabinet les pieds lourds, les bras ballants, la mine grise : « Je ne m’amuse plus dans ce que je fais, je ne vois pas à quoi je sers. » La flamme de la motivation s’est éteinte. « J’ai vécu un premier épuisement professionnel il y a quelques années et j’ai peur qu’il ne revienne : je ne sais pas comment stopper ma descente, ma perte d’énergie. Je ne me reconnais plus. Comment puis-je remonter avant de tomber trop bas ? »

Je lui ai proposé l’exercice de l’échelle : un processus pour passer du cercle vicieux au cercle vertueux de l’Hedo-Performance : retrouver du plaisir, du bien-être et du sens.

Sur une grande feuille, Sandrine a dessiné une échelle. Je l’ai invitée à mettre une grande ligne sur le barreau du milieu : au-dessus ce sont les échelons « Ressources », en-dessous, ce sont les échelons « Limites ». Nous avons ensuite décodé ensemble comment elle se fabrique son bien-être et comment elle se fabrique son ennui, sa démotivation, jusqu’à se consumer.

Voici les échelons parcourus dans sa descente :

« Quel a été ton premier signal ? » « J’essaie de tenir le coup »

« Ensuite ? »  « Je me sens nulle et découragée »

« Descends encore, quelle émotion avais-tu? » « je suis triste »

« Et plus bas ? » « Je n’y arriverai plus»

« Ensuite ? » « Je n’ai plus de courage »

« Ensuite, quelle émotion t’est venue ? » « J’ai peur »

« Que s’est-il passé après ? » « Je suis dans mon lit »

« Et puis ? » « Le trou noir… »

Ayant nommé ses échelons, je lui ai demandé sur lequel elle se sentait aujourd’hui : « Je n’ai plus de courage »

J’ai invité Sandrine à identifier son premier échelon Ressources et nous avons grimpé ensemble échelon par échelon :

« Pas comme la première fois » Le premier échelon pour rebondir et rester debout.

« Je me respecte, j’écoute mes essentiels »

« Je me repose »

« Je retrouve mon énergie »

« Voilà le plaisir et les projets »

« Je suis optimiste »

« Je me sens dans la joie »

Sandrine a été si apaisée de mettre en mots sa recette de résilience, les étapes par lesquelles avancer et les signaux des échelons toxiques pour les écouter avant d’aller trop bas.

Retrouver du plaisir, c’est s’offrir une belle échelle pour grimper et retrouver l’envie de rêver, de profiter, de savourer chaque jour. Nous avons terminé en définissant l’échelon suivant qu’elle aimerait inscrire pour se sentir à nouveau utile « Remettre mes ressources en lumière dans mes occupations quotidiennes. »

«Le talent, ça n’existe pas : le talent c’est avoir envie de faire quelque choses » Jacques Brel

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