« Je vois le jour de ma mort. Je suis sur mon lit d’hôpital. Pas de femme, pas d’enfants pour me tenir compagnie. Une infirmière entre dans la chambre. Elle se penche sur mon lit et me demande en caressant ma joue: Excusez-moi Monsieur, mais avec les collègues, on se demande : le petit garçon dans Préparez vos mouchoirs, c’était vous ? »
Riton Liebman, Prix de la critique pour son Liebman Renégat, est un concentré d’humour juif et belge qui fonctionne à l’autodérision.
Sa quête du Graal, il l’entame à 13 ans en jouant dans ce célèbre film de Blier au côté de Dewaere et Depardieu. Son passage dans le lit de Carole Laure (à poil) pour les besoins du film fait de lui la vedette des copains, du quartier,… Il quitte l’école à seulement 16 ans, descend à Paris, fait des piges au Canard Enchaîné, partage des rêves de notoriété avec ses potes, imite Johnny aux Bains Douches, partage un sauna avec Vanessa (Paradis), devient boucher deux heures pour faire un boulot sérieux, dort chez Gainsbourg et puis dans le métro. Et toujours, il y a Marcel Liebman, ce père brillant, envahissant, aimant qui l’accompagne et Bertrand Blier, l’autre père que Riton cherche sans cesse à retrouver.
Avec La Vedette du quartier Riton nous offre autant l’histoire d’un mec qui se prend les pieds dans les portes du paradis, que celle d’un enfant perdu dans un monde de grands.
Au Théâtre de Poche
du 13 au 31 décembre 2016
Au Théâtre de L’Ancre
du 25 au 28 janvier 2017
à 20h30
Note d’intention « Demain j’arrête »
Demain, je le jure, je n’écris plus sur moi, mais aujourd’hui, j’y vais.
Aujourd’hui je vais tout vous dire, car c’est ici que tout a commencé.
Ici, ou plus exactement à la patinoire du bois de la Cambre, où adolescent, j’étais parti me balader. Pas pour faire du patin bien sûr, ni pour en rouler….Mais, par ce que j’avais quinze ans et que je m’ennuyais.
A la patinoire, j’ai vu un bistro et j’ai ai demandé à la patronne si elle cherchait quelqu’un.
Pas par ce que j’avais besoin d’argent bien sûr, mes parents en avaient, mais comme j’avais arrêté l’école, je ne savais pas toujours quoi foutre de mes journées.
Dans la salle du café, Madame Mahauden, car c’est comme ça qu’elle s’appelait, m’a donné un plateau et un tablier, et c’est en servant un coca à une mémère avec ses deux chiens, que j’ai vu un théâtre et que je suis entré.
Là, après avoir traversé les coulisses, passant de la lumière à l’obscurité, j’ai vu un palmier en plastique sur une scène, et des garçons et des filles qui chantaient en dessous.
Tout ça n’a duré que quelques minutes, mais en sortant du Poche, j’ai su que c’est ça que je voulais faire comme métier….Mettre des costumes, rigoler avec des copains, chanter en dessous des palmiers en plastique, pour ne plus aller à l’école, sans pour autant servir des cocas à des mémère avec leurs deux chiens.
Après, il y a eu le film avec Deweare, Depardieu, et la magnifique Carole Laure qui m’embrasse sur la bouche, faisant de moi la petite vedette du quartier.
Ensuite il y eu Paris, la ville lumière, où tout va s’enchaîner… La gloire, les boites de nuits, les rôles à la pelle, et les rencontres avec des stars… De moins en moins connues, dans des films de moins en moins glorieux…..
Puis, il y a eu Soisson, une petite ville pourrie du nord de la France ou j’eu le privilège d’être la petite vedette… D’un centre de cure de désintoxication.
Ce qui me mènera tout naturellement à vivre la vie d’un homme plus ou moins normal, qui vit dans un petit appartement, avec une femme et un enfant, et qui, en passe de se faire virer de son statut d’artiste, décide d’aller tous les jours au musée pour ne pas devenir fou. La vie quoi….
Mais n’allons pas trop vite. Laissez-moi commencer par le début, et surtout, répondre à la question que vous vous posez tous :
Et alors Carole Laure, tu l’as vraiment b…
De et avec : Riton Liebman | Collaboration artistique à la mise en scène: Jean-Michel Van Den Eeyden | Assistantes: Yannick Duret et Aurélie Alessandroni l Lumières : Xavier Lauwers | Scénographie : Olivier Wiame I Création sonore: Vincent Cahay I Collaboration vidéo: Simon Delecosse.
Une coproduction du Théâtre de Poche et du Théâtre de l’Ancre.