Les bijoux intimes de Enora Antoine, psy passionnée par la création

« Je suis psychologue de formation », explique Enora Antoine dans son salon-showroom ouvert sur un jardin dans le quartier européen à Bruxelles. « J’ai exercé pendant cinq ans à l’hôpital Mont-Godinne à Dinant, dans le service de psychosomatique. Durant mes études, j’étais déjà très attirée par le stylisme. Je créais des vêtements, j’avais lancé une petite marque de sacs puis les sacs sont devenus des bijoux en textile coloré, à la japonaise. J’ai même fait mon mémoire sur le processus créatif chez les étudiants en stylisme d’un point de vue psychanalytique.

Propos recueillis par isabelle Blandiaux

« Comme je manquais de technique, j’ai entamé des cours du soir de joaillerie et je suis passée à mi-temps comme psychologue. » C’est un événement extérieur qui l’a amenée à changer de route, à oser opter pour la création. « Au boulot, j’ai eu un accident très grave au genou, qui m’a immobilisée pendant quatre mois. A ma sortie de l’hôpital, je ne suis pas retournée travailler, j’ai lancé ma marque de bijouterie tout en continuant mes études de joaillerie sur le côté. Sans cet accident, je pense qu’aujourd’hui je serais toujours entre mes deux passions, sans choisir. »

Entre la psycho et la parure, Enora tisse de nombreux liens volontaires et involontaires. « Mon objectif premier en bijouterie, ce n’est pas le côté ostentatoire. Je n’aime pas le terme ‘gri-gri’ mais j’aime bien l’idée d’un bijou protecteur, subtil, qu’on porte sur soi tous les jours, avec lequel on se sent bien, en harmonie. Pour mes pièces sur mesure, j’essaye de répondre au désir de la personne. Je vais plus loin que le descriptif esthétique. Cela vient du fait que j’ai essayé de comprendre pourquoi on a besoin de porter un bijou, pourquoi on veut en offrir un, quelle est sa signification… C’est la continuité de toutes ces réflexions-là. D’ailleurs, pour ces créations sur mesure, j’ai beaucoup d’hommes qui viennent avec des demandes toujours très symboliques, comme le décès d’un proche et la transformation d’une bague de la personne décédée ou une séparation. Je ne fais évidemment pas de psychologie mais la charge psychologique est toujours très importante, c’est étonnant. Il y a des ponts incroyables entre la parure et l’identité, la façon dont on se voit… »

La nouvelle collection Sunshine de la créatrice explore le cercle parfait, les astres, le soleil, avec des pièces en argent, plaqué or jaune ou rose, dont les sertissures se modulent. Dans la foulée, cet hiver, elle sortira des bijoux en clin d’oeil au mouvement Colibris de Pierre Rabhi et d’autres inspirés par l’architecture bruxelloise. Il est riche, le monde intérieur d’Enora.
www.enoraantoine.com

Enora Antoine, 33 ans, est psy et a travaillé en psychosomatique avant de se consacrer pleinement à sa passion pour le bijou. Tout en suivant des études en joaillerie aux Arts et Métiers à Bruxelles, elle a lancé la marque à son nom il y a trois ans. Elle propose depuis lors ses collections épurées et des pièces sur mesure.

Calculez votre risque de cancer avec l'application gratuite du CHU de Liège

« Je suis psychologue de formation », explique Enora Antoine dans son salon-showroom ouvert sur un jardin dans le quartier européen à Bruxelles. « J’ai exercé pendant cinq …