«  Quand on veut gouverner les hommes, il ne faut pas les chasser devant soi, il faut les suivre. » (Montesquieu)

Une révolution culturelle est en marche. Après l’intelligence cognitive, l’intelligence émotionnelle, voici que l’intelligence collective prend ses lettres de noblesse. 

L’intelligence collective désigne les capacités cognitives résultant des interactions multiples entre les membres d’une communauté, à l’instar de notre cerveau, où des milliards de neurones, mus par des mécanismes de coordination, en gèrent le fonctionnement. La complexité de la forêt est également basée sur ce principe. Dans cet ordre d’idées, certaines entreprises ont fait un coming-out de type «mai 68» en fonctionnant avec une réalité nouvelle, appelée holacratie. Les récentes épidémies de «burn-out» ou de «bore-out» (épuisement ou ennui professionnel) ont levé le voile sur les dérives d’un management fondé sur l’obéissance aveugle et la pression continue. En holacratie, les gens ne travaillent plus dans leur coin, mais utilisent des technologies collaboratives.

De tous côtés, les initiatives se multiplient pour faire basculer l’organisation hiérarchique «top-down» vers un fonctionnement coopératif. Dans cette forme de gouvernance, les mécanismes de décision sont dispersés entre les membres de l’entreprise, favorisant ainsi des liens dans l’horizontalité. De par le monde, on voit apparaître un nombre croissant d’entreprises adoptant l’holacratie, en bénéficiant du savoir de leur personnel. Voilà qui pousse à fonctionner avec davantage de transparence et à accroître la motivation des travailleurs.

Tirer profit des idées de chacun ressoude et solidifie les liens, tant dans les familles, dans les groupes divers, que dans les entreprises. Dans une structure où les individus s’imbriquent, chacun se sent écouté, se sent habité du sentiment d’être respecté, tout en pouvant être pleinement lui-même. Afin de favoriser la coopération, cette nouvelle forme de gestion fait appel de manière insistante à l’importance de la communication.

En reconnaissant l’enfant comme être de désir, au même titre que l’adulte, le premier groupe social à s’engager dans l’holacratie n’est-il pas la famille ? Car, si la famille est restée verticale dans la transmission de l’histoire des généalogies, par les recompositions, les séparations, les adoptions, les procréations médicalement assistées, elle  s’apparente aussi à un groupe horizontal variable d’individus avec lesquels nous sommes en lien, parmi lesquels nous avons une place.

S’il est vrai que la différence ne facilite pas toujours la communication, rappelons qu’elle ouvre des horizons sans cesse renouvelés. Incontestablement, la modernité est en recherche de nouvelles formes d’engagements. Aussi me paraît-il utile de s’ouvrir à la révolution culturelle qu’engendre l’ère de «l’entreprise collaborative», où liberté et confiance sont les maîtres mots. Inspirons-nous donc de l’holacratie !

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