« Seule la vie », un tourbillon d’émotions

Il est des histoires que seule la vie peut raconter… « Seule la vie » croise les parcours d’êtres humains de générations différentes qui n’étaient pas appelés à se rencontrer. De Manhattan à Séville, cette comédie dramatique nous plonge dans un tourbillon d’émotions. Après l’immense succès de la série « This is us », Dan Fogelman signe indubitablement l’un des scénario le plus ambitieux d’Hollywood…

« Seule la vie » : Un film inclassable ?

« Il y a quelque chose dans ce projet qui m’a touché au plus profond de mon être et il fallait absolument que je m’y investisse », explique Dan Fogelman. « Le film aborde plusieurs sujets. Il parle de la vie et du fait qu’elle est imprévisible, chaotique, et ponctuée d’amours et de tragédies. Il parle des gens, il explore les moments heureux, et malheureux, les moments de tristesse et de joie, et cette chose magnifique et étrange dans laquelle nous sommes tous engagés – la vie, tout simplement ! On ne peut pratiquement pas résumer l’histoire – et c’est justement l’un des éléments de ce projet qui m’a emballé. » ajoute-t-il.

Entre ses nombreux protagonistes et ses fausses pistes, le film déjoue les attentes du spectateur. Dans sa mise en scène, Fogelman s’est amusé à ménager des surprises et des moments totalement inattendus. D’après Aaron Ryder, le producteur, Dan Fogelman est un visionnaire. Et c’est l’intelligence de la mise en scène qui rend ce film encore plus attachant !

Si l’histoire traverse plusieurs pays et générations, la plus grande réussite de Fogelman, selon la productrice Mary Bowen, est sans doute l’apparente simplicité qu’il donne au film. « C’est comme les Beach Boys, dit-elle. Quand on écoute leurs mélodies avec une oreille peu exercée, on a l’impression de n’entendre qu’une musique joyeuse. Mais en réalité ce sont des mélodies brillantes et sophistiquées. Je trouve que Dan a réussi à transcender cette histoire comme d’autres n’auraient pas su le faire. »

« Chacun d’entre nous n’est que la pièce d’un puzzle… »

Étant donné le nombre important de protagonistes, le projet a réuni des comédiens primés, des débutants prometteurs et des acteurs étrangers faisant leurs premiers pas dans une production hollywoodienne.

Pour Olivia Wilde (dans le rôle d’Abby),  Dan Fogelman a su faire un film qui évoque précisément la manière dont la vie nous surprend, nous choque, nous enthousiasme et nous anéantit. « Seule la vie » nous incite à réfléchir au fait que chacun d’entre nous n’est que la pièce d’un puzzle. Olivia Cooke, (dans le rôle de Dylan), insiste sur le fait que Fogelman a le don d’installer une véritable tension émotionnelle d’une manière inattendue. « Il y a l’équilibre parfait entre tragédie, mélancolie, dialogues piquants et moments hilarants, reprend-elle. Dan excelle à mettre en scène des moments de grande tristesse, puis à rebondir sur un dialogue très drôle ou une séquence burlesque. L’instant d’après, il est capable de vous bouleverser… avant de réintroduire de la légèreté avec une scène de comédie. »

De New York à Séville

Fogelman était conscient qu’il prenait un risque considérable en passant soudain de New York à Séville et, surtout, de l’anglais à l’espagnol. Mais ce parti-pris faisait partie intégrante du projet. « Le message que j’ai cherché à transmettre, c’est qu’il s’agit d’une expérience hors du commun qu’on vit tous ensemble, précise-t-il. Je me suis dit que c’était sans doute plus intéressant que ces personnages, qui vivent aussi l’amour et le deuil sur un autre continent, communiquent dans une langue différente. »Sachant que cette décision pouvait être sujette à controverse, Ryder a apporté son soutien le plus total à Fogelman. « Il faut un sacré courage pour bousculer les conventions, dit-il. Mais cela témoigne de sa vision très claire du projet et de ses qualités de metteur en scène. Il était convaincu que le film n’aurait pas la même résonance s’il avait fait des choix différents. » Le cinéaste reconnaît néanmoins que s’il est aujourd’hui certain d’avoir pris la bonne décision, le passage d’une langue à une autre l’a franchement tétanisé. « On est à un moment du film où le spectateur s’est vraiment attaché aux personnages anglophones, observe-t-il. Mais j’étais persuadé que lorsqu’on se retrouve en Espagne et qu’on passe à l’espagnol, on allait vivre un moment formidable. Antonio Banderas entame ce chapitre du film avec un long monologue en espagnol – et on demande donc au spectateur non seulement de changer de continent, mais aussi de langue dans les dialogues. Pourtant, quand on a organisé la première projection publique, Banderas avait mis les  spectateurs américains dans sa poche. On aurait entendu les mouches voler. »

Pour le réalisateur, il était capital que tous les acteurs de cette partie soient originaires d’Espagne, et il tenait tout particulièrement à travailler avec Antonio Banderas. « Dan souhaitait qu’on puisse confier le rôle de M. Saccione, propriétaire de l’oliveraie, à un comédien espagnol célèbre dans le monde entier, explique Ryder.

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Quand Antonio Banderas sort son grand jeu d’acteur !

Le comédien, qui s’est d’abord fait remarquer dans les comédies grinçantes de Pedro Almodóvar, explique qu’avec « Seule la Vie », c’est la deuxième fois qu’il s’engage dans une aventure cinématographique hors normes. « Il suit les péripéties de la vie, relève Antonio Banderas. La vie est des plus surprenantes. À l’image de mon propre parcours. J’ai vécu dans deux univers, l’Espagne et puis les États-Unis où j’habite depuis 25 ans. Je vis à cheval entre ces deux mondes et c’est exactement ce qui se passe dans le film. (…) J’ai pris un risque au début de ma carrière en tournant dans les films de Pedro, qui joue avec les codes traditionnels du cinéma, » dit- il. « Et puis, j’ai rencontré Dan Fogelman qui tente de faire la même chose. »

Après avoir visionné les scènes d’Isaac et Olivia Wilde à New York, le comédien était convaincu. « C’est extraordinaire, poursuit Antonio. Ces images sont d’une force émotionnelle qu’il est très difficile de mettre en place, mais dans le même temps, l’ensemble est d’un naturel déconcertant. On est chaviré et, au final, c’est tout ce qui compte. Je trouve que Dan est un très grand cinéaste. Il a su conserver un rythme soutenu tout au long du film. »

Parallèlement, Dan Fogelman semble encore impressionné par la présence de Banderas dans le film. « Ce n’est pas une immense star par hasard, relève le réalisateur. C’est le type le plus cool du monde. Quand il m’a demandé quelle tenue porter dans le film, je lui ai dit : «Antonio, je ne suis qu’un plouc du New Jersey. Je ne vais quand même pas dire à Antonio Banderas ce qu’il doit porter.» Je l’ai engagé parce que j’ai senti, instinctivement, qu’en confiant le rôle à un type aussi puissant et charismatique, et en dévoilant sa part de fragilité, on obtiendrait des scènes saisissantes. »

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Une Bande Originale Dylanesque

Pendant l’écriture de « Seule la Vie.. », Dan Fogelman écoutait l’album Time Out of Mind de Bob Dylan, et en particulier « Love Sick ». Écrit après le divorce du chanteur de sa deuxième épouse, ce double album, datant de 1997, parle d’amour et de deuil avec mélancolie. « Je me suis dit que «Love Sick» correspondait bien au début du film », témoigne Fogelman. Alors qu’il développait le scénario en écoutant l’album, Fogelman a lu un essai sur Time Out of Mind qui lui a donné une autre idée : « L’auteur s’attaquait à une chanson bien particulière, «Make You Feel My Love», en disant qu’elle était trop romantique et trop joyeuse pour un album aussi triste et mélancolique. J’ai alors décidé de l’utiliser pour la fin du film et fait en sorte que Dylan soit donc le fil conducteur de l’ensemble. » Restait un obstacle majeur : obtenir l’autorisation de Bob Dylan d’utiliser ses chansons. « Aucun d’entre nous ne pensait qu’on pouvait faire ce film sans la musique de Bob Dylan, indique Mary Bowen. Aucune autre interprétation de son œuvre ne possède le même impact émotionnel. » Fogelman a pu contacter Jeff Rosen qui gère les droits musicaux grâce au superviseur musical du film. Le script a plu à Rosen et celui-ci en a fait part à Dylan qui a accordé son autorisation. « J’ai écrit ce film sans savoir si on allait pouvoir obtenir les droits ou pas, reprend le réalisateur. Et on a eu la chance de pouvoir utiliser sept chansons de Dylan et une bande-originale inspirée de sa musique tout au long du film. »

Une lueur d’espoir

Pour Mary Bowen, « Seule la Vie »… est inclassable. « Dan a un point de vue très affirmé, mais essayer de le définir est trop réducteur, indique la productrice. La vie est complexe et Dan l’explore d’une manière qui n’appartient qu’à lui. Parfois, des choses terribles arrivent à des gens bien. Et une mauvaise expérience peut aussi donner lieu à des événements positifs. C’est la nature même du périple dans lequel nous sommes tous embarqués. (…) Il arrive à trouver des motifs d’optimisme au cœur des ténèbres, indique la productrice. La plupart des gens ont de bonnes et de mauvaises expérience dans la vie. Le plus difficile, c’est de réussir à s’accrocher à cette lueur d’espoir. Dan y parvient remarquablement. Il vous fait réfléchir mais il vous fait également rire et parfois pleurer. Seuls les grands cinéastes y parviennent. »

Comme pour ses autres projets, Fogelman aimerait que le film touche le spectateur. « J’espère qu’il évoque la vraie vie tout en offrant au public un moyen de s’évader de son quotidien, dit-il. J’espère que les gens ressortiront de la projection chamboulés émotionnellement, mais aussi remplis d’espoir. Il est ambitieux et divertissant, émouvant et globalement optimiste sur la vie. Si les gens prennent du plaisir pendant deux heures au cinéma et ont le sentiment d’avoir vu quelque chose qui les a marqués, je serai heureux. »

Cet article a été réalisé en étroite collaboration avec Cinéart.
www.cineart.be

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