Révolution, où es-tu ? Dans l’Égypte d’aujourd’hui, les aspirations à la liberté sont coincées entre la main de fer du Maréchal Sissi et l’absolue nécessité de vivre. Quatre jeunes Égyptiens qui ont participé au soulèvement de janvier 2011 se penchent sur leur propre histoire, leur propre image, et partagent leurs sentiments sur la situation actuelle. Quelle vie peuvent-ils mener dans ce contexte de répression violente et de propagande nationaliste, après un élan de liberté sans précédent ? Quel héritage – ou quel poids à porter pour cette jeunesse qui fut à l’avant-garde de la révolte ?
“Rester Vivants” dresse le portrait intime d’une génération émergente, son engagement politique et ses rêves déçus.
Un film de Pauline Beugnies
AGENDA
Festival du Cinéma Méditerranéen de Bruxelles : le 02/12/17 à 20h30 au Botanique
TOURNÉE DES CINÉMAS D’ART ET ESSAIS
Des projections-débats en présence de la réalisatrice et deux des personnages du film auront lieu du 04 au 15 décembre 2017.
Le Churchill, à Liège : 04/12, 20h
Le Vendôme, à Bruxelles: le 05/12 et le 12/12, 19h30
Le Caméo, à Namur : 07/12, 20h
Le Quai 10, Charleroi : 08/12, 20h
Le Plaza Art, Mons : 14/12, 20h
SORTIE CINÉMA
Les projections-débats seront suivies d’une sortie à Bruxelles et à Charleroi:
Vendôme, à partir du 06/12
Quai 10, à partir du 09/12
DIFFUSION RTBF : fin janvier 2018
Toutes les infos générales sur le site du film: http://www.generationtahrir.net/?page_id=2153&lang=fr
CONTEXTE DU FILM
En 2010, Pauline Beugnies a commencé à suivre des activistes politiques égyptiens pour son travail photographique. À cette époque, un jeune avait été tabassé à mort par la police et son visage avait circulé partout sur Internet. Il s’appelait Khaled Saïd. Une page avait été créée à son nom : “ Nous sommes tous Khaled Saïd ”. De petites mobilisations s’en suivirent. Personne ne se doutait que quelques mois plus tard, une révolte allait avoir lieu en Tunisie et ensuite en Égypte. Soleyfa – un des personnages du film – faisait partie d’un groupe d’activistes qui s’appelait « Justice et Liberté” et le 25 janvier 2011, elle était la cheffe de groupe de la manifestation que Pauline allait couvrir. Bientôt, le travail photographique ne suffit plus. Pauline ressent le besoin de porter les voix de ces jeunes activistes. Avec d’autres journalistes, elle réalise un webdoc. À l’été 2013, la reprise en main du pouvoir par l’armée, dirigée par le Marcéhal Sissi, se fait dans une telle violence – plus de 600 morts en un jour – que Pauline, enceinte de sa fille, doit quitter l’Égypte ; bien décidée à y retourner un jour, écrire un film et tourner à nouveau. En mai 2014, les repérages commencent, Pauline réalise les premiers entretiens. Après un an d’absence et l’arrivée de Sissi au pouvoir, c’est comme si tout le mouvement révolutionnaire avait été écrasé d’un coup. Le film prend une autre tournure, Pauline recentre son récit sur la répression ambiante et sur l’idée de la prison intérieure. Comment mettre de côté ses idéaux pour survivre dans une dictature ?
Pour la réalisatrice, il est d’utilité publique que les activistes puissent revenir sur ce qui s’est passé.
“Je ressentais cette urgence face à cette entreprise de réécriture de l’histoire récente de l’Égypte par la dictature en place aujourd’hui. On réinvente les héros, on met en prison les manifestants, on inculpe les Frères musulmans pour des massacres commis par l’armée. Face à cette propagande médiatique, ce récit devient nécessaire.
Pauline Beugnies
Pauline Beugnies (1982) est née à Charleroi en Belgique. Après des études de journalisme à l’IHECS, elle étudie le photojournalisme à l’école de journalisme de Arhus au Danemark. Son travail documentaire l’a conduite, entre autres, au Bangladesh, en Albanie et en Egypte, où elle a vécu cinq ans. En 2011, elle reçoit une bourse du Fond pour le Journalisme Belge pour un travail sur la jeunesse égyptienne. Avec “Rester Vivants”, Pauline signe son premier long métrage documentaire.