En Belgique, j’ai d’abord cherché à me fondre dans la foule européenne, j’y ai été très entourée par des personnes qui m’ont reconnue, accueillie. Je me défrisais les cheveux, je m’habillais de manière classique, dans des couleurs unies », se souvient Odile Jacobs. Le séjour de 18 mois qu’elle effectue au Congo avec son père, à l’adolescence, la connecte pour la première fois à ses racines et déclenche en elle une quête identitaire. « Cela a été tout un parcours », résume-t-elle aujourd’hui, fière du chemin derrière elle et porteuse d’un message plein de vie et de joie, par le biais d’une collection de vêtements artisanaux en wax, à mi-chemin entre l’Afrique et l’Europe. « Osons davantage d’un point de vue vestimentaire, comme les Africaines, et soyons fières d’avoir 50 ans, la fleur de l’âge. Comme accoucheuse et créatrice, j’encourage les femmes à développer leur propre identité, ce qui demande courage et dépassement de soi. » Infirmière comme sa mère avant elle, elle se dirige naturellement vers le tissu traditionnel africain, le wax, que sa mère vendait également. « Je suis attentive à mon apparence et j’observe beaucoup la beauté autour de moi. J’ai toujours suivi des créateurs belges comme Dries Van Noten ou Martin Margiela, pour leur recherche de simplicité et d’authenticité. J’ai eu envie de valoriser le wax. Tout s’est passé de manière très intuitive, sans préméditation, et cela m’a amenée à un plaisir de créer. J’ai eu beaucoup de compliments, y compris dans la rue, en portant ma première robe. C’est comme si j’étais confirmée dans mon identité. Cela m’a poussée à aller plus loin. »
Fabriquées dans un petit atelier au Ghana, les robes et blouses associent la force des imprimés africains au style européen. « Je chine les tissus sur place, au Ghana, mais j’aimerais aller dans d’autres pays par la suite, puisque chacun a ses couleurs et ses motifs : Congo, Côte d’Ivoire, Nigeria, Togo, Bénin… Je tiens compte du fait qu’ils doivent aller à toutes les couleurs de peau. J’ai envie de partager le wax avec tout le monde. Ma mère l’a vendu en version basique, je souhaitais en faire une version habillée. J’aime les manches bouffantes, par exemple, qui donnent un côté chic. Je me suis focalisée sur un modèle de kimono revisité, à porter en robe de cocktail, sur un maillot ou en veste, tout est possible. Idem pour la blouse qui se met à même la peau ou en veste. Et l’hiver, il suffit d’ajouter un col roulé en dessous. »
Infos : 0477 63 59 37. Instagram @odilejacobsofficial.
www.odilejacobs.be
Pop-up store avec Eva Velazquez (www.evavelazquez.be) du 1er au 20 août à Knokke : Emile Verhaerenlaan, 10.
Âgée de 47 ans, Odile Jacobs est née à Uccle de parents congolais. Infirmière accoucheuse, elle vient de lancer sa marque de vêtements haut de gamme en wax, une façon pour elle de synthétiser ses racines africaines et sa culture européenne. L’aboutissement d’un parcours initiatique libérateur.