Je t’aime » : voilà une petite phrase qui peut changer le cours d’une vie. Déclarer sa flamme suppose de dévoiler ses sentiments les plus profonds, de se jeter à l’eau. S’ils sont partagés, cela peut ouvrir la porte à une relation « sérieuse », au mariage, aux enfants… On a tendance à penser que les femmes, plus romantiques et plus sensibles, sont plus nombreuses à déclarer leur amour en premier, là où la légendaire timidité des hommes les empêcherait de se livrer. Et si on se trompait ? Et si les hommes étaient plus romantiques qu’on ne le croit ? Une équipe de chercheurs américains a mené l’enquête. Méthode Les chercheurs ont interrogé des gens choisis au hasard dans la rue et leur ont posé 2 questions. Ils leur ont demandé qui, des hommes ou des femmes, déclarait habituellement le premier son amour dans un couple et qui pensait le premier à s’engager dans une relation durable. Dans un deuxième temps, ils ont interrogé une centaine d’étudiants ayant déjà vécu une relation de couple pour savoir comment les choses s’étaient passées : qui avait fait sa déclaration en premier, qui avait pensé le premier à s’engager ? Dans une troisième étude, ils ont interrogé 47 couples en reprenant ces mêmes questions. Résultat En ce qui concerne les croyances, 64 % des gens pensaient que c’étaient les femmes qui déclaraient en premier leur flamme ; ils étaient même 84 % à penser que c’étaient elles qui pensaient les premières à s’engager dans une relation sérieuse. Or, lorsqu’on examine des situations réelles, ce sont les hommes qui semblaient les plus entreprenants. 61 % des étudiants ont rapporté que, dans leur relation, c’était l’homme qui avait déclaré le premier sa flamme ; chez les couples interrogés, 70 % affirmaient la même chose. Conclusion Contrairement à ce que l’on croit, ce seraient donc plutôt les hommes qui déclarent les premiers leur amour. Mais à quoi pensent-ils à ce moment-là ? D’après les chercheurs, les motivations à l’origine d’une déclaration d’amour ne sont pas les mêmes pour les hommes et les femmes. Si les hommes sont davantage motivés par l’idée de précipiter une partie de jambes en l’air, les femmes penseraient plutôt à choisir un père pour leurs futurs enfants. Dans une perspective économique et évolutionniste, le sexe faisant le plus gros investissement en termes d’obligations parentales se montrerait le plus exigeant en termes de choix du partenaire — donc, les femmes. Elles prendraient davantage de temps pour jauger leur prétendant, afin d’assurer leur descendance. Alors que les hommes, eux, ne s’embarrasseraient pas de considérations aussi lointaines, préoccupés avant tout de… « conclure ».
Source : Ackerman, J. M., Griskevicius, V., & Li, N. P. (2011). Let’s get serious: Communicating commitment in romantic relationships. Journal of Personality and Social Psychology, 100(6), 1079-1094.
60 questions étonnantes sur l’amour Par Marc Olano
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