Guidé par Vestine, star extravagante des nuits radiophoniques, ce film documentaire part à la découverte de la sexualité rwandaise, en quête de l’eau qui jaillit du corps des femmes et dévoile avec humour et spontanéité le mystère de l’éjaculation féminine. L’Eau Sacrée nous confronte à notre propre intimité et nous immerge dans la société rwandaise d’aujourd’hui par le biais de son héritage le plus secret: le plaisir féminin.
« C’est lors d’un séjour en 2009, où je réalisais un autre film, que j’ai entendu parler pour la première fois du sujet », explique le réalisateur, Olivier Jourdain. « Le protagoniste de ce documentaire, Calissa, était un véritable homme à femmes et n’arrêtait pas de se vanter de ses conquêtes amoureuses. Un beau matin, il me montra un matelas trempé en train de sécher au soleil. Fièrement, il expliqua au blanc incrédule que j’étais, l’origine de cette humidité abondante. Et il me la fit découvrir de la plus belle manière qui soit : en me contant le mythe fondateur de l’éjaculation féminine. Mythe selon lequel une reine aurait éjaculé le lac Kivu… En lisant plusieurs écrits, j’ai découvert une culture du plaisir, mais aussi du devoir, avec ses codes et coutumes qui accompagnaient l’individu de sa plus tendre enfance jusqu’à sa mort. S’agissait-il d’une sorte de Kâma-Sûtra africain ? Les Rwandais étaient-ils héritiers d’une autre façon de faire l’amour, jusqu’à ce jour ? Le plaisir féminin y est-il vraiment central ? Découvrir une vision totalement opposée à notre culture occidentale où l’apprentissage se fait la plupart du temps de manière individuelle m’a fasciné. Sommes-nous, en Occident, finalement si libérés que cela ? Que partageons-nous en terme d’intimité ? Très rapidement j’ai compris que je voulais partager cette fascination qui m’a guidé dès le début de mes recherches. Je n’ai pas voulu faire l’apologie de ces pratiques, mais je me suis intéressé à une culture de la sexualité, à une transmission de savoir et à une autre conception du ‘vivre ensemble’. »
Olivier Jourdain a suivi une formation documentaire à Londres (Brunel) et des études d’Anthropologie à Leuven (KUL), après un diplôme en Communication Sociale à l’IHECS. Son amour pour l’audiovisuel et le voyage lui ont fait découvrir des univers variés en tant que monteur, réalisateur et caméraman.
Ses nombreux séjours en Afrique subsaharienne lui ont permis d’avoir un regard au pluriel sur ce continent si vaste et diversifié.
« Au Rwanda, Congo, Mali, en Côte d’Ivoire ou encore à Madagascar, j’ai eu l’occasion de réaliser de nombreux documentaires ainsi que des films institutionnels à la rencontre d’une Afrique porteuse d’espoir, prenant son avenir en main. »
Jusqu’au 8 mars au Cinéma Aventure à Bruxelles et le 9 mars au Plaza Art à Mons.
Diffusion sur la RTBF le 8 mars dans le cadre de la Journée de la Femme