Alors que l’obsession de la minceur chez les ados et les adultes est bien connue, une chercheuse américaine* nous apprend que cette préoccupation concernerait aussi les petites filles dès l’âge de 3 ans ! Pour parvenir à cette conclusion, 102 fillettes âgées de 3 à 5 ans ont été exposées à 3 personnages plus ou moins minces auxquels elles devaient associer une série de 12 adjectifs (6 positifs et 6 négatifs, comprenant beau, intelligent, stupide). À tout âge, les petites filles ont associé plus de qualificatifs négatifs aux personnes en surpoids. En revanche, des adjectifs bien plus flatteurs ont été attribués aux personnes minces. La chercheuse a également montré que lorsque les petites filles ont dû désigner la personne qu’elles voudraient comme meilleure amie, elles ont majoritairement choisi les corps minces. Cette étude montre donc une nette préférence pour la minceur et une certaine forme d’intolérance au surpoids chez de très jeunes filles. Elle indique ainsi la nécessité de sensibilité les enfants à la stigmatisation des personnes en surpoids dès leur plus jeune âge.

* « Age Differences in Body Size Stereotyping in a Sample of Preschool Girls » de J. Harriger dans Eating Disorders, 2014.  

Valentine Vanootighem est chercheuse en psychologie à L’Université de Liège. Le thème de sa thèse est l’étude des faux souvenirs dans le cadre du témoignage oculaire chez l’enfant et l’adulte. Elle collabore au site www.psychopium.be.