Comme moi, nombre d’entre vous doivent ressentir rage, tristesse ou révolte immense devant les récits de femmes, de fillettes, violentées, violées, détruites, abattues, de par le monde. Victimes de pères, de frères, de maris, de soldats. L’attitude de la Belgique, refusant de délivrer un visa de quelques jours aux 4 femmes yézidies appelées à témoigner au Parlement Européen à Bruxelles, m’a profondément écoeurée.

par Diane Drory

 

Motif : absence de carte bancaire et de garanties pour payer l’hôtel… Devant une telle honte, je crie : « There is an alternative » : susciter un monde plus juste et respectueux de l’autre, particulièrement là où l’on dénie aux opprimés le droit de s’exprimer.

Debout les mères ! Refusez d’abreuver vos enfants de lamentations sur la crise, les impôts, le chômage, l’humidité nationale. Refusez de les voir se noyer dans des connections stériles, refusez de les gaver de consommation au nom de leur bonheur. “Celui qui est maître de l’éducation peut changer la face du monde”, nous dit Leibniz. Notre responsabilité est immense. C’est dans nos foyers, dans nos familles que doivent s’enseigner aux filles comme aux garçons l’égalité, la justice, la liberté, le respect de l’autre et la dignité de soi.

Debout les grands-mères! Vous qui êtes de la génération des soixante-huitardes, avez du être – de près ou de loin – des militantes des droits des femmes. Ne vous endormez pas sur vos lauriers professionnels ou familiaux. Stand up and resist!  Stimulez, soutenez les jeunes qui possèdent des idéaux pour créer un autre avenir du vivre ensemble.

Debout nos filles ! Vous avez un autre destin que d’être des objets sexuels pour la gent masculine… Soyez le reflet des idéaux et de la vigueur de votre génération. Rebellez-vous au quotidien contre toutes les injustices perpétrées aux femmes au nom de la religion, de la morale ou de l’amour. Comment construire une humanité digne de ce nom si l’on détruit les femmes? Trop de débats de société  ne se centrent-ils pas sur l’économie et le développement, oubliant l’essence même de ce qui nous humanise ?

Citoyennes européennes, refusons les politiques discriminatoires, et répondons aux provocations et aux agressions des mouvements autoritaires par un esprit éducatif refusant de fabriquer des démocrates paresseux ou des humanistes indolents. Le nombrilisme, le conservatisme et la passivité ne peuvent pas continuer à être ce qui stigmatise nos sociétés occidentales. Ne laissez pas mourir les valeurs fortes et les idéaux des Lumières. La démocratie, chemin entre l’apathie et la guerre, n’est pas qu’une décision politique. C’est un mode de vie.

Femmes de tous bords, de toutes souches, de toutes cultures, levez-vous ! Dressez-vous contre l’injustice, le viol, la destruction des femmes, que ce soit au Kivu, sous le joug de Boko Haram, par la barbarie des tortionnaires de Daech, ou par la violence dans nos foyers.

Refusons d’être des utopistes, pensant que tout finira par s’arranger…