Un chat qui court après un oiseau qui court après une souris. Leonneke Derksen porte le logo de sa marque éponyme (Léo) tatouée sur la nuque, qu’elle a gracile et élégante.
Propos recueillis par Isabelle Blandiaux
« Ce logo se trouvait sur une petite radio avec des animaux, sans laquelle je ne pouvais pas m’endormir quand j’étais petite ; il symbolise l’enfance dont on garde toujours une part en soi », se souvient cette grande fille de 28 ans à la voix grave. « C’est une forme d’hommage à mes parents et à l’éducation libre qu’ils m’ont donnée. J’ai pu grandir en me développant artistiquement. J’adorais raconter des histoires en dessinant des petits livres. » Bien des années plus tard, après un passage par l’Académie d’Anvers et de prestigieuses maisons de mode à Paris, « Léo est une artiste qui a toujours besoin de s’exprimer » et « c’est pour cette raison que nous avons créé notre marque », explique Matthias Medaer, son compagnon et son associé. « C’était le bon moment, Léo avait acquis de l’expérience en travaillant pour d’autres. Je l’ai toujours soutenue, naturellement, pour l’administratif, les chiffres, la communication. » « La fille pour laquelle nous créons des vêtements, Léo, est proche de ma personnalité mais n’est pas complètement moi », reprend-elle. « Elle évolue avec nous, c’est comme une amie. Elle a un côté très féminin, romantique mais une façon plutôt masculine de se comporter en affirmant ce qu’elle pense. Elle est légère, extravertie, agréable, sympa, en mouvement, joyeuse l’été et peut se montrer plus mystérieuse, sérieuse, séductrice, introvertie l’hiver. Bref, elle a plusieurs facettes avec lesquelles nous aimons jouer. » L’intuition et la spontanéité guident aussi le couple ouvert aux rencontres, collaborations, échanges sur son univers créatif. « Tout ce qu’on entreprend part d’un coup de coeur », notent-ils. Leur première collection, fraîche et clean, plante le décor d’une muse d’artiste. « Notre inspiration vient de la Factory d’Andy Warhol, l’émulation qu’il y régnait, une personnalité féminine comme Edie Sedgwick qui est restée comme une référence dans l’histoire de ce lieu. On a choisi les tissus en fonction des artistes qu’on adore : en plastique pour une jupe en hommage à Jeff Koons, à rayures en évocation de Vincent Van Gogh, à carreaux en clin d’oeil à Mondrian… » Atmosphère plus feutrée et énigmatique en vue pour l’hiver prochain avec une mode inspirée de la série télé culte Twin Peaks en version contemporaine.
www.leo-paris.com
biographie
Leonneke Derksen, 28 ans, est née en Hollande et est sortie de l’Académie d’Anvers en 2011. Elle a travaillé pour Balenciaga, Cacharel, Carven à Paris et Sea à New York, puis elle a lancé sa première collection capsule pour la boutique Step by Step à Anvers en 2013, secondée par son compagnon et associé Matthias Medaer, Belge de 30 ans. Ensemble, ils ont créé leur marque Léo, dont la première collection été est actuellement en boutique. Ils ont été sélectionnés par Wallonie-Bruxelles Design Mode pour faire partie du showroom Les Belges à Paris.