Ma «belle-fille» qui a 15 ans maltraite ma fille aînée qui a 13 ans

Dans notre famille recomposée, nous avons 6 enfants : 3 de chaque côté. Ma «belle-fille» qui a 15 ans et est l’aînée chez mon compagnon maltraite ma fille aînée qui a 13 ans. Elle peut être humiliante et ce de façon assez sournoise. Je sens que cette situation affecte ma fille, d’un naturel gentil et qui ne sait pas comment y réagir. J’en viens à «détester» cette jeune fille et c’est très difficile d’évoquer ce ressentiment avec mon compagnon.

Julia, 35 ans

Chère Julia, comment aider votre fille « gentille » à se défendre un peu mieux, de façon appropriée, de façon à se faire respecter ? Deux aînées dans une même maison, deux futures femmes, – au moins, car vous ne précisez pas l’âge et le sexe des autres enfants- supposent deux territoires qui doivent se trouver, se défendre, se poser, s’affirmer… et  voilà que cette cohabitation prend l’allure d’un fameux challenge ! Par ailleurs, vous évoquez l’extrême gentillesse de votre fille et votre hargne vis-à-vis de votre belle-fille qui s’amplifie à mesure que votre propre enfant semble éviter soigneusement de se positionner. Seriez-vous, Julia, en train de prendre sur vous une colère qu’il appartiendrait à votre fille de ressentir d’abord, de pouvoir nommer ensuite et de pouvoir acter enfin ? S’il  ne s’agit pas que votre fille envoie son aînée à l’hôpital d’un coup de poing bien placé, il s’agit néanmoins de pouvoir aborder avec elle la question du conflit, de sa propre défense, et de son mode d’emploi, si elle l’ignore. Peut-être veut-elle éviter les ennuis, peut-être craint-elle les vagues que provoquerait un conflit ouvert entre vos deux familles, peut-être encore, s’est-elle toujours positionnée de la sorte, par crainte de la discorde et de l’opposition ? Sa gentillesse et votre haine parlent ensemble d’un décalage qui semble vous empêcher d’occuper pleinement votre place d’adulte. Vous êtes solidaire de votre fille, bien sûr, mais il importe que cette solidarité ne lui rapte pas ce qu’elle pourrait ressentir. Elle risquerait d’en venir à défendre sa belle-sœur et à vous calmer, pour continuer à tempérer les hostilités, ce qui, vous l’aurez bien repéré, ne l’aidera pas. Comment pourriez-vous, chère Julia, tenter de faire régner un minimum de paix dans la maisonnée, repères et balises à l’appui, afin que chaque enfant trouve une façon de se défendre et de dire son désaccord ? Cela éviterait peut-être à votre fille de veiller au calme qui n’est pas de son ressort et lui permettrait de mieux sentir, avec votre aide, ce qu’elle perçoit, ce qu’elle éprouve, et de pouvoir se défendre en conséquence. Qu’elle puisse ressentir, nommer, repérer et pouvoir agir en conséquence, voilà un fameux chemin qu’il vous est donné de l’aider à parcourir afin que votre fille puisse être plus juste avec elle-même et avec les autres,  ce qui l’aidera au cœur du foyer mais aussi et surtout en dehors, lorsqu’elle quittera peu à peu le nid…

Vanessa Greindl, psychanalyste

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